A l'occasion des 40 ans de la Fondation Mustela, embarquez avec nous pour une rétrospective inédite sur 40 ans d’engagement pour l’enfance.

Direction les années 2010, pour parler de la dépression postnatale.

La dépression postnatale est certes mieux identifiée qu’il y a trente ans... mais elle reste sous-estimée, sous-diagnostiquée et trop peu prise en charge. Or il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique : 15 % des jeunes mères environ souffrent d’un épisode de dépression consécutif à l’accouchement.

Dans son rapport, en 2020, la Commission des mille premiers jours invite donc à identifier des méthodes de dépistage pour une prise en charge rapide des femmes concernées. Un rapport de la Commission des Mille Premiers Jours dit : « En France, plus de 100 000 femmes sont en grande détresse l’année qui suit la naissance de leur enfant, et seulement la moitié d’entre elles trouve à qui s’adresser ».

Car une dépression postnatale n’est pas un banal baby-blues. Elle est bien sûr douloureuse pour la femme elle-même. Mais elle affecte aussi les liens mère/bébé et parfois, le développement psycho-affectif du nourrisson. Dès 1992, d’ailleurs, la Fondation Mustela primait le projet de recherche de la psychologue Mariana Roithmann consacré aux effets de la dépression maternelle sur l’enfant.

Dix ans plus tard, une autre lauréate, la psychiatre Priscille Gerardin, s’intéressait plus précisément encore aux effets sur la mise en place des interactions précoces entre mère et nourrisson.

Comment donc prévenir la dépression post-natale ? En 2013, la psychologue Pauline Minjollet formait l’hypothèse suivante : les femmes ayant des symptômes dépressifs en post-partum « dévoilent une coloration dépressive aux tests projectifs dès la grossesse ». Dans le cadre de sa thèse soutenue par la Fondation Mustela, elle testait ainsi l’efficacité du test de Rorschach ou le TAT pour identifier des femmes enceintes à risque.

Toutes ces recherches contribuent à mieux comprendre la survenue d’un tel trouble, ses conséquences et les moyens de la dépister précocement.

Encore faut-il, ensuite, améliorer la formation des professionnels. C’est le projet d’une de nos toutes dernières lauréates, la sage-femme Dahlia Tharwat. Elle a consacré sa thèse à la conception d’un programme de formation des professionnels de santé. De manière originale, elle y inclut un dispositif en réalité virtuelle qui permet de simuler des entretiens avec les futures mères et de sensibiliser les soignants aux signes évocateurs.

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