Un certain terrain et des facteurs qui s’accumulent
Les causes de la dépression sont complexes et multifactoriels12 : neurobiologiques, endocriniennes, socio-économiques, psychologiques, probablement génétiques… Il est connu maintenant que les facteurs prédisposant à la dépression sont d’avoir un membre de sa famille qui a déjà souffert d’une dépression, d’avoir une maladie chronique, d’avoir certains traits de tempérament comme une émotivité accrue, une anxiété pathologique, ainsi qu’un faible soutien de son entourage.
Il existe aussi des facteurs déclencheurs, comme la perte d’un proche, un conflit avec un ami, un déménagement, l’apparition d’une pathologie, des difficultés ou des pressions ou du harcèlement scolaires.
D’autres facteurs semblent nourrir une dépression déjà installée, par exemple des contextes familiaux conflictuels ou la pauvreté des relations sociales. Heureusement, a contrario, on observe des facteurs protecteurs de la dépression ou de ses récidives, comme les ressources personnelles de l’enfant (prendre du recul, s’adapter, bien comprendre les situations…) et la qualité de ses relations familiales et amicales.
Souvent, le choc d‘une perte ou d’une séparation
Pour Daniel Marcelli6, pédopsychiatre, chez les enfants, la dépression se déclenche souvent au moment d’une perte (décès d’un parent, d’un membre de la fratrie, d’un animal de compagnie, perte d’une illusion comme celle que ses parents s’aimaient ou l’aimaient…), d’une séparation brutale (divorce des parents, changement de nounou…) ou d’un éloignement de l’enfant lui-même par rapport à son environnement (hospitalisation, placement…) Ces évènements sont d’autant plus impactant que l’enfant est petit, entre 6 mois et 5 ans, car ses repères ne sont pas encore stables et permanents. L’angoisse d’abandon peut également être en lien avec une perte indirecte, par exemple des parents qui ne sont plus disponibles psychiquement, trop accaparés par des évènements difficiles de vie, des addictions…