A l'occasion des 40 ans de la Fondation Mustela, embarquez avec nous pour une rétrospective inédite sur 40 ans d’engagement pour l’enfance.

Direction les années 90, pour parler des maternités migrantes.

L’actualité tragique du début de l’année 2022 en Ukraine a remis sur le devant de la scène médiatique une question délicate : comment accueillir les mères et enfants d’autres cultures, dans le respect de leurs différences ?

Les lauréates de la Fondation Mustela s’efforcent depuis longtemps de mieux comprendre la petite enfance dans d’autres contextes culturels. Ainsi, dans les années 1980, elles s’intéressent aux maternages traditionnels, africain ou cambodgien, et à l’éducation familiale des enfants d’origine maghrébine ou comorienne.

Parallèlement, en France, l’immigration continue de se féminiser – un mouvement amorcé dans les années 1970. De jeunes chercheuses s’interrogent sur l’accueil de ces « enfants d’ici venus d’ailleurs », pour reprendre le titre du livre de Marie-Rose Moro, récompensé par le prix honorifique de la Fondation Mustela. Cette pédopsychiatre originale, à la frontière entre psychologie clinique et anthropologie culturelle, défend une vision des soins « transculturelle ».

En 1990, la France ratifie la CIDE, la Convention internationale des droits de l’enfant. Adopté l’année précédente par les Nations unies, c’est le premier texte universel à caractère obligatoire, aujourd’hui en vigueur dans plus de 195 pays. Son article 2 précise que chaque enfant a des droits, qu’il soit migrant ou réfugié, « sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ».

L’intérêt pour la protection des « enfants venus d’ailleurs » et leurs familles reste vif. En 1975, 3,9 millions d’immigrés vivaient en France, soit 7,5 % de la population totale du pays. En 2021, le pourcentage est monté à 10,3%. C’est donc assez logiquement que la lauréate Hanan Sfalti s'interroge sur le regard que nous portons sur les mères migrantes, avec nos valeurs et nos préjugés. Elle dit : “(…) les femmes sont aujourd’hui majoritaires dans les migrations mondiales ; elles sont pourtant bien moins observées que les hommes”. A ses côtés, la sage-femme Candie Grangé plaide également en faveur d’un meilleur accès des mères migrantes aux soins de santé mentale.

Mais, au-delà des questions d’immigration, l’année 2019 marque le trentième anniversaire de la CIDE. Elle proclame aussi que les États doivent adopter les mesures nécessaires « pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation ». Violence et non-respect des droits vont de pair ; œuvrer au respect effectif des droits des enfants permet de réduire les violences auxquelles ils sont soumis.

Cette année-là, la Fondation Mustela soutient la Chrysalide, un centre d’accueil et de réinsertion de jeunes mères en précarité, fondé par l’association sœur Emmanuelle.

Et, la même année, la sage-femme épidémiologiste Flora Blangis remporte le Prix de Pédiatrie Sociale pour son projet consacré au diagnostic de la maltraitance physique du jeune enfant.

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