Les Techniciennes d’intervention sociale et familiale en périnatalité : soutenir les parents pour garantir la protection des enfants. Quelles compétences spécifiques pour améliorer le repérage des situations de vulnérabilité et l’accompagnement à domicile

Docteur en sciences de l’éducation, Sandrine Amaré était en 2015 responsable pédagogique au Collège coopératif Rhône-Alpes (CCRA), établissement de formation supérieure, études et recherches en intervention sociale et organisme porteur du projet. Son équipe est la lauréate du Prix de Recherche-Action (8 000 euros) cette année-là.

Alors que de nombreuses femmes rencontrent des difficultés psychosociales, parfois graves, durant la période périnatale, ce projet de recherche-Action visait à répondre à la question suivante : quelles compétences spécifiques permettent de mieux repérer les situations de vulnérabilité et l’accompagnement à domicile des familles confrontées à des troubles de la relation mère/enfant ? 

C’est sur le rôle des TISF (techniciennes d’intervention sociale et familiale) que  s'est concentrée l’étude. En effet, des travaux préliminaires ont montré que leur intervention au domicile améliore la qualité des relations familiales et notamment du lien mère-enfant (souvent dégradé par la dépression du post-partum). Elle assure ainsi la protection de l’enfant et facilite son maintien dans le domicile familial. Leur rôle est souvent négligé ; mais dans le cadre de cette étude, les TISF ont été actrices du processus de recherche et de sa mise en œuvre et, à ce titre, membres du comité de pilotage.

La Recherche-Action du CCRA s'est en effet proposée de comparer le travail effectué par 25 TISF ayant bénéficié d’un dispositif expérimental de formation en périnatalité et 15 TISF n’en ayant pas bénéficié. Elle a prévu des entretiens avec 15 parents ayant bénéficié d’un accompagnement, ainsi qu’avec 50 professionnel(le)s de maternité, de PMI et plus largement des champs social et médico-social.

Ces entretiens ont permis d’étudier l’évolution des représentations des TISF dûment formées quant au sens de leur action (soutien à la parentalité, prévention de la maltraitance), mais aussi celles des parents quant au rôle des TISF. Ils ont aussi visé à mieux cerner la complémentarité entre TISF et autres professionnels : sages-femmes, pédopsychiatres, médecins, puéricultrices, assistantes de service social, éducateurs de jeunes enfants, etc.

À terme, il s’agissait d’étendre cette formation, une fois évaluée, à l’ensemble des TISF du territoire français.

Entretien avec Sandrine AMARE

Docteure en sciences de l’éducation, je suis coordinatrice du pôle étude et recherche au Collège coopératif Rhône-Alpes (CCRA), à Lyon. Le projet de recherche-action (RA) que nous menons, en partenariat avec le CCPAM (Collège coopératif Provence Alpes Méditerranée) vise à reconnaître et valoriser le rôle des TISF (techniciennes d’intervention sociale et familiale) et leurs compétences spécifiques en périnatalité. En effet, des travaux préliminaires ont montré que leur intervention au domicile améliore l’accompagnement des familles confrontées à des difficultés psychosociales, parfois graves. Cette recherche permettra de tester l’efficacité d’un dispositif national et expérimental en faveur des TISF exerçant en périnatalité.
 

TISF : des professionnelles à valoriser

 L’originalité de notre projet de recherche est d’y associer les TISF, dont le rôle est souvent négligé : elles seront actrices du processus de recherche et de sa mise en œuvre et, à ce titre, membres du comité de pilotage.

Concrètement, la RA menée par le CCRA et le CCPAM se propose de comparer le travail effectué par 25 TISF ayant bénéficié d’un dispositif expérimental de formation en périnatalité à celui de 15 TISF n’en ayant pas bénéficié. Elle prévoit des entretiens avec 15 parents ayant bénéficié d’un accompagnement, ainsi qu’avec 50 professionnel(le)s relevant des champs social, médico-social et sanitaire. À cela s’ajoute un questionnaire adressé à 500 TISF afin de dresser leur profil socio-professionnel.
 L’objectif est d’étudier l’évolution des représentations des TISF dûment formées quant au sens de leur action (soutien à la parentalité, prévention de la maltraitance), celles des parents quant au rôle des TISF et enfin, la complémentarité entre les TISF et les autres professionnels : sages-femmes, pédopsychiatres, médecins, puéricultrices, assistantes de service social, éducateurs de jeunes enfants etc.

À terme, il s’agit de pérenniser et de déployer ce dispositif expérimental sur l’ensemble du territoire français.