Paro : le petit phoque qui fait du bien là où ça fait mal

Mieux accompagner les enfants suivis dans le service de soins de suite et réadaptation (SSR) de Ty Yann (fondation Ildys, Brest), grâce à une peluche de phoque interactive, tel est l’objet du projet lauréat du Prix de Pédiatrie Sociale 2017, attribué au Dr France Heller, médecin de Médecine Physique et de Réadaptation pédiatrique, et à son équipe.

Robot thérapeutique doté d’une intelligence artificielle et utilisé dans les ateliers collectifs comme dans les relations bilatérales, Paro a été conçu, à l’origine, en 1993, pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Commercialisé au Japon dès 2005, puis aux États-Unis en 2009, il est arrivé en France en 2014 et est employé aujourd’hui dans une cinquantaine d’établissements. Ses bienfaits ont été testés avec succès auprès des personnes âgées.

France Heller a souhaité, elle, tester son efficacité auprès des petits patients accueillis au SSR de Ty Yann : 40 à 60 enfants chaque jour, âgés de quelques jours à 18 ans et hospitalisés suite à un accident, une maladie chronique grave, une maladie orthopédique, voire en soins palliatifs. Une journée de découverte de Paro organisée au SSR a permis de constater des premières réactions très positives : "grande curiosité, rires et sourires, câlins, bruits répondant à ceux émis par Paro, suivi des yeux...", souligne France Heller.

Son objectif était, grâce à Paro, de distraire l’enfant d’une douleur ou d’un stress possibles lors de soins invasifs ou de bilans difficiles ; de réduire l’angoisse vécue lors d’hospitalisations prolongées, voire définitives ; de favoriser la communication entre l’enfant et le personnel soignant ; de maintenir la motivation des enfants à se remettre de l’événement qui les a conduits à l’hospitalisation. 

Quelque 500 enfants peuvent bénéficier de la présence de Paro chaque année ; "l’intervention" du petit phoque étant naturellement conditionnée par l’âge et les envies de l’enfant, ainsi que les contraintes du service.

Dans un premier temps, l’évaluation des effets de Paro a été effectuée grâce à des fiches destinées aux Ehpad, et adaptées au SSR de Ty Yann, ainsi que des échelles d’évaluation de la douleur, de la qualité de vie et de la communication. Dans un second temps, à partir de 2019, l’équipe a développé un véritable projet de recherche scientifique autour de Paro.

Entretien avec France HELLER

Peluche interactive en forme de bébé phoque, Paro a été mis au point en 1993 pour accompagner la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Commercialisé au Japon dès 2005, puis aux États-Unis en 2009, il est arrivé en France en 2014, où il est désormais utilisé dans une cinquantaine d’établissements accueillant des personnes âgées.
 

Une distraction contre la douleur

 L’objectif du Service de Soins de Suite et Réadaptation Pédiatrique Brestois, site de de Ty Yann (Fondation Ildys, Brest) est de tester l’efficacité de ce robot thérapeutique sur une cinquantaine d’actes de soin et de la vie quotidienne, auprès des patients en situation de handicap, âgés de quelques jours à 18 ans présentant des problèmes de santé parfois graves. Ils sont hospitalisés suite à un accident, une maladie chronique grave, une maladie orthopédique, dans le cadre de douleurs chroniques voire en soins palliatifs. Les bénéfices de Paro pourraient être multiples : distraire l’enfant d’une douleur ou d’un stress possibles lors de soins invasifs ou de bilans difficiles ; réduire l’angoisse vécue lors des hospitalisations plus ou moins longues ; favoriser la communication entre l’enfant et le personnel soignant ; stimuler les enfants, notamment ceux pour lesquels la communication verbale n’est pas possible ; maintenir la motivation des enfants à se remettre de l’événement qui les a conduits à l’hospitalisation.
 

Une première rencontre positive

Pourvu d’une intelligence artificielle, ce robot peut être utilisé en individuel ou dans le cadre d’ateliers collectifs. Une journée « découverte » de Paro organisée au SSR pédiatrique Brestois a d’ores et déjà permis d’observer les premières réactions très positives des enfants : grande curiosité, suivi des yeux, rires et sourires, câlins, onomatopées prononcées en réponse aux bruits émis par Paro... Potentiellement, quelque 500 enfants pourraient bénéficier de la présence de Paro chaque année.
 

Une évaluation adaptée

La Cellule de Recherche Clinique de la Fondation Ildys va nous accompagner dans la mise en œuvre de l’évaluation au cours des prochains mois. L’étude de l’impact de Paro sur la douleur et l’inconfort induits par les soins sera effectuée au sein du SSR pédiatrique Brestois site de Ty Yann, grâce à des fiches adaptées à la pédiatrie et grâce à différentes échelles validées.