La Martinique connaît un bilinguisme particulier : français et créole. Les bilingues y valorisent en général le français plutôt que le créole. Dans ce contexte, l’objet de la thèse de Mylène Augier, alors doctorante en psychologie à l’université Paris-Nanterre, était de vérifier l’engagement social des bébés – avant leur accès au langage verbal – lorsque leur mère et une autre personne, non familière, interprètent une chanson en français et une chanson en créole.
L’hypothèse de la jeune femme était que les bébés perçoivent les statuts sociaux de leurs langues natales et que par conséquent, ils sont davantage engagés par une chanson en français qu’en créole.
La réalisation de cette thèse a passé par un travail de terrain auprès d’enfants préverbaux en Martinique – l’attention visuelle, les mouvements corporels, les vocalisations et les sourires des enfants – ainsi que par l’étude des situations d’interaction propres à chacune des langues natales, grâce à un journal de bord que les parents ont été chargés de remplir.