Ecole : améliorer l’estime de soi

Née en 1977 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), Gwénaëlle Joet a effectué une thèse en sciences de l’éducation sur "l’estime de soi scolaire des enfants du primaire", et en particulier sur leur "sentiment d’auto-efficacité" : leur croyance en leur capacité à réaliser une tâche. Celle-ci peut être éloignée de leur performance réelle : un bon élève peut avoir le sentiment d’être incapable de réaliser certaines tâches scolaires. Cette approche de la réussite et de l’échec à l’école était, en 2006, bien étudiée aux Etats-Unis, mais assez peu en France.

Dans le cadre de sa thèse, Gwénaëlle Joet a donc soumis des questionnaires comprenant 80 items à 460 élèves en français et en mathématiques, à quatre reprises, afin de mieux cerner les facteurs qui influencent le sentiment d’auto-efficacité : résultats scolaires, origine sociale, jugements des parents et des professeurs… "Entendre un enfant dire qu’il est nul, qu’il n’y arrivera jamais, est intolérable", expliquait en 2006 la chercheuse, dont la thèse a permis d’améliorer la compréhension du sentiment d’auto-efficacité et donc d’encourager les pratiques enseignantes propres à en faciliter le développement.

Entretien avec Gwénaëlle JOET

J’ai repris des études universitaires en sociologie puis en sciences de l’éducation avec l’objectif de faire de la recherche. L’étude des déterminants des apprentissages scolaires a été mon objet d’étude privilégié. Je me suis concentrée sur l’influence des perceptions de soi scolaires.
 

Sentiment d’efficacité personnelle…

Dans le cadre de ma thèse, mon objectif était d’améliorer la compréhension du sentiment d’efficacité personnelle des élèves et donc de son impact sur les acquisitions scolaires. Grâce à un financement significatif, j’ai pu mener une vaste étude longitudinale sur deux ans, une procédure coûteuse en temps et en moyens et donc rarement déployée en France. J’ai en effet suivi plus de 370 élèves durant deux ans et recouru à des méthodes statistiques avancées. Une conclusion importante, c’est que les perceptions de soi ne sont pas figées : on peut contribuer à les améliorer grâce à des pratiques enseignantes mieux adaptées. A cet égard, la bourse de la Fondation Mustela a représenté un soutien financier non négligeable et un encouragement important.

… et autres questions sur l’échec scolaire

Après avoir soutenu ma thèse, j’ai rapidement trouvé un poste d’ingénieur d’études.J’ai aujourd’hui la chance de me consacrer entièrement à la recherche dans un laboratoire aux qualités reconnues, le Laboratoire des Sciences de l’Education où j’ai fait ma thèse. Je poursuis mes recherches sur le sentiment d’efficacité personnelle et collabore avec mes collègues sur des questions telles que l’anxiété scolaire, l’illusion d’incompétence ou le développement de la compréhension de textes.