Prix honorifique : La douleur de l’enfant (Editions Calmann Levy) avec Annie GAUVAIN-PIQUARD

Entretien avec Michel MEIGNIER

J’ai « découvert » la douleur de l’enfant un peu par hasard, en 1979. A l’époque, j’étais anesthésiste et j’ai fait des péridurales de longue durée sur deux enfants souffrant de problèmes pulmonaires : ils se sont métamorphosés, ont commencé à jouer, à rire…

 

« Découverte » de la douleur enfantine


Qu’on ait ignoré si longtemps les douleurs enfantines s’explique en partie par le fait que les petits expriment leur douleur de manière « anormale ». Ils réagissent de la même manière que la douleur soit faible ou intense, et se réfugient dans une attitude d’atonie psychomotrice en cas de douleur très aigüe.


Doigt du destin


Je me rappelle encore comme si c’était hier de ma rencontre avec Annie Gouvain-Piquard, à l’époque médecin au service d’oncologie pédiatrique de l’Institut Gustave Roussy, durant un congrès scientifique, à Berne. C’est le doigt du destin qui nous a fait nous rencontrer… Nous avons longtemps travaillé ensemble sur la douleur enfantine. Nous avons aussi co-écrit La douleur de l’enfant (paru chez Calmann-Lévy en 1994).


Le combat continue


Depuis dix à quinze ans, heureusement, la prise en charge de la grande douleur chez l’enfant s’est considérablement améliorée (services d’oncologie, de chirurgie digestive etc). En revanche, leurs « petites » douleurs comme les premières règles ou les céphalées ne sont guère soulagées. Il n’existe pas d’étude clinique systématique sur ce sujet.
 
Un gros effort doit être fourni dans la prise en charge de la douleur adulte, souvent mise sur le compte de « la psychologie ». En France, par exemple, on a beaucoup moins recours à la stimulation médullaire qu’aux Etats-Unis, alors que c’est un procédé très efficace contre la douleur. On doit aussi améliorer notre prise en charge de la douleur des handicapés et des personnes âgées.