Analyse des déterminants de la douleur périnéale postpartum en l’absence de lésion vaginale

Caroline Matteo exerce en libéral. Elle a consacré sa thèse à "l’analyse des déterminants de la douleur périnéale postpartum en l’absence de lésion vaginale". Il s’agissait tout d’abord de mieux caractériser la douleur périnéale postpartum en l’absence de toute lésion vaginale, ainsi que d’en comprendre les déterminants.

Dans d’autres cadres, des études avaient montré le rôle des facteurs sociaux, psychologiques et culturels dans la douleur - en-dehors de toute lésion - mais ce type d’étude n’avait alors pas été conduit pour le postpartum. Or, la prise en charge de la douleur périnéale intéresse une majorité de patientes et revêt donc un vif intérêt pour les pratiques professionnelles.

L’objectif de Caroline Matteo était d’ailleurs de concevoir un protocole pour améliorer la prévention, l’évaluation et la prise en charge de cette douleur, grâce à une approche holistique.

Entretien avec Caroline MATTEO

Comment peut-il y avoir douleur sans lésion ?

Si la douleur est majoritairement liée aux lésions, des études en rhumatologie et en médecine militaire ont montré que d’autres déterminants étaient en jeu. En obstétrique, ce type de douleur n’a jamais été exploré.

Comment la prendre en charge ?

La reconnaissance de l’existence de telles douleurs est le premier pas vers leur prise en charge. De par sa nature, ce type de douleur ne peut pas faire l’objet d’une prise en charge purement symptomatique, mais doit être holistique et pluridisciplinaire.

Quel est le rôle des sages-femmes libérales à cet égard ?

Les sages-femmes libérales ont un suivi dans la durée, notamment avec les séances de rééducation périnéale. Cela leur permet de soulever des questions relevant de l’intimité féminine, que les patientes n’évoquent souvent pas lors de contacts ponctuels avec les professionnels, surtout si elles n’ont pas de lésion. La prise en charge passe par la rééducation du périnée que les sages-femmes libérales pratiquent quotidiennement. Une meilleure connaissance des facteurs de douleur permettrait une prévention et une prise en charge plus holistiques.