Position maternelle à l’accouchement : déterminants et impact sur les issues périnatales à partir des données de l’enquête nationale périnatale 2016

Dans le cadre de son Master 2 de Santé Publique à l’Inserm, la sage-femme Géraldine Meunier s’est intéressée aux déterminants et à l’impact sur les issues périnatales de la position maternelle à l’accouchement.

Le décubitus dorsal – la femme étant allongée sur le dos en position horizontale – reste très largement utilisé en France comme ailleurs, même s’il est de plus en plus remis en cause au profit de positions alternatives, verticales et latérales. Dans le monde, certaines sociétés savantes, comme le Collège américain des obstétriciens et des gynécologues, se prononcent d’ailleurs en faveur de ces dernières. En France, des recommandations relatives à l’accouchement physiologique étaient alors en cours de rédaction par la Haute Autorité de Santé, mais ses conclusions n'étaient encore connues. En outre, les études réalisées jusqu'alors ne permettaient pas de trancher clairement, du point de vue médical (hémorragie du post-partum, épisiotomie, extractions instrumentales…), en faveur de telle ou telle position, notamment chez les femmes sous péridurale – qui représentent plus de 75% des accouchements dans notre pays.

Pour pallier le manque de données sur l’effet de la position d’accouchement, Géraldine Meunier s'est donné un double objectif : identifier les caractéristiques maternelles (âge, parité, nationalité…), obstétriques (terme, modalités de début du travail…) et des maternités (type d’établissement…) associées à la position adoptée au début de l’accouchement et étudier l’impact de la position maternelle sur les issues maternelles et néonatales. Les deux hypothèses qu’elle a souhaité éprouver sont, d’une part, que le choix de la position relève davantage de la maternité que de la femme, et d’autre part, que cette position pourrait avoir des conséquences sur le devenir maternel et néonatal.

Entretien avec Géraldine MEUNIER

Sage-femme diplômée depuis douze ans, j'ai eu l’opportunité de bénéficier d’un poste de sage-femme de recherche en 2014 au sein de la maternité Louis Mourier à Colombes. J’ai ainsi pu participer à plusieurs études sur l’épisiotomie, les efforts expulsifs, la coqueluche… et développer un réel intérêt pour la recherche clinique et épidémiologique.

C’est dans le cadre d’un Master 2 de santé publique que je prolonge dorénavant mes recherches, auprès d’une équipe de l’INSERM spécialisée dans la périnatalité : l’équipe EPOPé (Epidémiologie Périnatale, Obstétricale et Pédiatrique) de l’unité INSERM 1153.
 

Position maternelle à l’accouchement 

Je m’intéresse en particulier aux déterminants et à l’impact de la position maternelle à l’accouchement sur les issues périnatales à partir des données de l’enquête nationale périnatale de 2016. Bien que le décubitus dorsal – la femme étant allongée sur le dos en position horizontale – reste très largement utilisé en France comme ailleurs, il est de plus en plus remis en cause au profit de positions alternatives, verticales et latérales. Dans le monde, certaines sociétés savantes, comme le Collège américain des obstétriciens et des gynécologues, se prononcent d’ailleurs en faveur de ces dernières.
 

Position : un choix lié à la maternité ?

Les études réalisées à ce jour ne permettent pas de trancher clairement en faveur d’une position ou d’une autre du point de vue médical (hémorragie du post-partum, épisiotomie, extractions instrumentales), du moins chez les femmes sous péridurale – soit 82 % des accouchements dans notre pays. 
 
Pour pallier ce manque de données, je me fixe donc un double objectif. Tout d’abord, identifier les caractéristiques maternelles (âge, parité, nationalité), obstétricales (terme, modalités de début du travail) et liées aux maternités (type d’établissement) associées à la position adoptée au début des efforts expulsifs. Ensuite, étudier l’impact de la position maternelle sur les issues à l’accouchement pour la mère et l’enfant. Mes deux hypothèses sont que le choix de la position d’accouchement relève davantage de la maternité que de la femme et que cette position pourrait avoir une implication sur le devenir maternel et néonatal.