Les recherches en sciences comportementales et en anthropologie commencent à mieux comprendre comment l’être humain aborde la réparation, mais il est aujourd’hui difficile de savoir précisément quelle capacité influence le recours à la réparation, rappelle Flora Schwartz, chercheuse en psychologie et neurosciences.
L'empathie et la compréhension de l’autre
La recherche scientifique distingue deux formes d’empathie qui se développent durant les premières années de vie de l’enfant :
- L’empathie émotionnelle, qui se définit par la capacité à percevoir et à vivre les émotions d’une autre personne, comme si l’on ressentait ses émotions à sa place.
- L’empathie cognitive, qui est la capacité de comprendre les expériences vécues par autrui (raisons, émotions et réactions).
Il existerait une prédisposition biologique qui pousserait les nouveau-nés à se connecter émotionnellement avec ceux qui les entourent. Des recherches7 montrent que les nourrissons réagissent aux pleurs d’un autre bébé en manifestant des signes de détresse ; un phénomène connu sous le nom de « contagion émotionnelle ». En effet, dès les premiers jours de vie, les bébés sont plus sensibles aux pleurs d’un autre nourrisson qu’à des sons artificiels de pleurs ou de leurs propres pleurs. À partir de 2 ans, les enfants commencent à manifester une grande variété de comportements d’aide, comme consoler, partager ou tenter de distraire une personne. Ceci indique que, dès la petite enfance, ils possèdent une forme d’empathie émotionnelle. En revanche, l’empathie cognitive se développe un peu plus tard, vers l’âge de l’entrée à l’école maternelle, lorsque l’enfant est capable de comprendre plus précisément ce que ressent l’autre et pourquoi il le ressent. L’empathie est susceptible d’influencer la réponse à une injustice en orientant davantage de ressources vers la victime pour sa réparation, mais aussi en alimentant les ressentiments et la volonté de vengeance vis-à-vis d’un malfaiteur, précise Flora Schwartz, chercheuse en psychologie et neurosciences.